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ANCIENNE COURONNE
•Exposition Daniela de Maddalena
Quand le désir le dispute à l'aversion
Anita NARDON -
A.I C A. (juin 2001)
La foule, l’abondance et la sérénité.
Artikel von Susanne Buckesfeld Article de Thierry Luterbacher Interview von Sladjana Drobnjak Bieler Tagblatt diverse Zeitungsartikel

La foule, l’abondance et la sérénité.

Si la biographie n’était aussi précise (Aarau - CH - 1958), tout porterait à croire que Daniela de Maddalena est une artiste mexicaine. Sa manière de capter les visages d’une foule de gens de conditions diverses au hasard d’un voyage ou d’une déambulation de situe dans la ligne des fresquistes tels Rivera, Siqueiros, Orozco ou encore Tamayo, lequel avait dépolitisé l’art des murs.

L’art du portrait de foule ou des natures mortes faites d’abondance, existe chez des contemporains formés au Mexique mais on s’attend peu à le trouver au coeur de L’Europe. La chose étonne moins quand sait que Daniela de Maddalena est institutrice, donc inéressée au premier chef par l’enfant qui sera un jour adulte qu’elle présente. Elle souligne ainsi son besoin d’aller vers l’autre, de le distinguer, de l’extraire de l’anonymat, sans pour autant l’isoler.

Avec des couleurs claires qui rendent la palette très vive sans être criarde, la peinture à l’huile domine et le sujet glisse de l’homme à son quotidien. Tout près de ces foules qui s’en vont n’importe où, de ces êtres ambigus aux cheveux flamboyants qui déambulent, on découvre le résultat d’une certaine civilisation de consommation. C’est ainsi que naissent des «abondances» de fruits ou de légumes présentés à la convoitise du visiteur comme sur un étal au marché. Tableaux sans horizon qui sont l ‘expression d’une certaine sensualité.

Dans une suite de toiles récentes, l’artiste considère tous ces bouts de riens abandonnés, ces choses devenues inutiles qui encombrent nos terres et nos forêts. Ce n’est pas un constat, c’est un avertissement à tous ceux pour qui le progrès à tout prix passe avant le respect de la nature. Il y a la matière à réflexion. Véritables témoins de leur temps, ces peintures suggèrent l’action et la présence de l’humain.

Et on revient ainsi à l’autre face de l’œuvre, celle qui met l’homme en scène, le fait avancer ou dériver, le surprend dans la fragilité comme dans sa détermination la plus farouche l’homme piégé dans les couleurs et les douleurs. Car les personnages de Daniela de Maddalena sont graves, même lorsqu’ils semblent faire la fête. Le rire franc est absent mais les visages sont souvent marqués d’une certaine sérénité. C’est la marque d’espoir qui émane de cette peinture.

Anita NARDON.
A.I C A. (juin 2001)